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Tag Archives: Fernand Léger

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À l’encontre des fondements mêmes de l’histoire de l’art et de ses principes méthodologiques, il est impossible de classer Félix Vallotton définitivement dans une catégorie. Il suffit de comparer ces deux toiles pour le comprendre :

à gauche: Le Bain au soir d'été, 1892-93, Kunsthaus de Zurich droite: La Malade, 1892, Huile sur toile 74 x 100 cm, © Coll.Part.

Gauche: Le Bain au soir d’été, 1892-93, Kunsthaus de Zurich
Droite: La Malade, 1892, Huile sur toile 74 x 100 cm, © Coll.Part.

Toutes deux réalisées la même année, ces tableaux nous montrent à quel point Vallotton est insaisissable. La nuque de la malade est saisissante de réalisme et si l’on colle son nez sur l’écran, on aperçoit les reflets d’une fenêtre invisible dans les bouteilles posées sur la table de chevet. D’un autre côté, les femmes au bain sont constituées de grands aplats de couleurs et se rapprochent presque de l’illustration.
Les choses sont claires : il se moque de nous, pauvres historiens de l’art.

Néanmoins, il y a un domaine dans lequel Vallotton n’a pas semblé être a son aise ; la peinture de guerre.

Comment exprimer l’horreur de la guerre ?

Cette question a du être sur toutes les lèvres, dans tous les esprits, mais peu d’artistes ont réellement cherché à l’interpréter dans leurs toiles.

Étrangement, le secrétaire d’État aux Beaux-Arts, Albert Dalimier, a institué des missions artistiques aux Armées en 1916, afin de constituer une collection nationale d’art moderne sur le conflit. Pourquoi vouloir constituer une galerie d’art consacrée à la guerre ? Aujourd’hui cette démarche m’échappe ; que penserait l’opinion publique d’Aurélie Filippetti, si elle lançait un appel d’offre pour envoyer des artistes suivre l’armée française au combat, afin de constituer une collection ? Read More